Jean-Guy Sistach et ses drôles d'idées -

Agen

PEINDRE LES MURS DE L’ÂME

Exposition "Drôle d'idées" de Jean-Guy Sistach à la Galerie Montesquieu

La quête du Graal, probablement l'oeuvre la plus énigmatique de Jean-Guy Sistach.

La quête du Graal, probablement l\'oeuvre la plus énigmatique de Jean-Guy Sistach.

Franchir le seuil de la Galerie Montesquieu pour découvrir les 16 toiles énigmatiques de Jean-Guy Sistach est loin d’être une drôle d’idées, bien au contraire! C’est à un bal masqué pictural auquel nous convie l’artiste pour célébrer ses 69 ans, un joli cadeau enrubanné de mystère, un voyage dans les abysses de l’âme où l’imaginaire offre au rêve une place de choix. « Chaque tableau est différent. Je peins des idées que je trouve au petit matin entre chien et loup« , trois heures par jour plus exactement, pur obtenir une bonne lumière. Jean-Guy Sistach s’adonne à la peinture depuis une trentaine d’années. « C’est un besoin. C’est arrivé du jour au lendemain. J’étais dans un endroit confiné avec des amis qui m’ont incité à peindre. Lorsque j’étais petit, je dessinais bien mais c’est tout. Ce n’était pas une passion« . Avec Jean-Guy Sistach, on s’interroge et on voyage… beaucoup… en Espagne surtout ; normal, me direz-vous pour ce catalan d’origine qui nous emmène au petit port de Pêche Cadaqués, à Barcelone, au pied de la Sagrada Familia, à un spectacle de corrida – un comble pour celui qui exècre ce spectacle sanguinolent- ou encore à Port Lligat où résidait Salvador Dali, l’un de ses peintres favoris avec Jérôme Bosch. Hyperréalisme, abstrait, cubisme aussi parfois… Il tirera 250 reproductions de sa « Corrida minérale, hommage à Gaudi » où Guernica apparaît morcelé… la guerre apparaît sous forme d’un Dakota, avion de guerre mythique avec une pin-up des années 50 assise sur un obus vert, couleur dépréciée par l’artiste… qui ne peut pourtant pas s’empêcher de l’inclure dans la majorité de ses oeuvres! Paradoxe de l’artiste.

Ses modèles : Bosch et Dali

C’est vers le surréalisme qu’il tend aujourd’hui avec des oeuvres qui interpellent le regard comme « la quête du Graal » et sa multitude de symboles, dont certains petits clins d ‘oeil à Dali alias « Avida dollars » représenté par l’étoile. Mais c’est aussi la voiture noire, le fauteuil-lèvre, que l’on retrouve tous deux dans son musée de Figueras. Jean-Guy Sistach va même jusqu’à représenter Dali enfant, Port Lligat… Le jardin des délices et l’enfer juste en dessous font référence à Jérôme Bosch. Bien sur, il y a cette femme dont la cruche est vide, tarie comme l’amour et cet enfant qui ne naîtra pas. Le regard pourrait se poser des heures sur cette toile et les interprétations ne viendraient pas à bout de sa symbolique profonde qui n’appartient, au fond, qu’à l’artiste lui-même. Les idées s’emboîtent comme des poupées russes. Gardons précieusement cette part de mystère, sel pictural de cette exposition hors norme qui invite au dépassement de l’esprit. L’artiste a eu la surprise de découvrir qu’il était côté au Akoun 40 euros le point! Jean-Guy Sistach ne possède pas de réserves de ses oeuvres et n’éprouve aucune nostalgie à se séparer de ses oeuvres. Les seules qui lui restent sont celles qui ornent les murs de la galerie. Prochain rendez-vous : le salon d’automne au Centre culturel André-Malraux l’occasion de nous prouver une nouvelle fois que « Du réel à l’imaginaire », il n’y a qu’un pas!

Exposition jusqu’au 13 mai au 40, rue Montesquieu du lundi au vendredi de 10h à 12h et de 14h à 19 heures.

Le Petit Journal du 8 mai 2017 -

Jean-Guy Sistach devant quelques-unes de ses œuvres en compagnie de sa collaboratrice Virginie Wrobel.

À 69 ans, Jean-Guy Sistach a voulu au travers cette exposition exprimer différents sujets sur la thématique «Drôles d'idées» Une façon pour l'artiste qui a voulu faire un clin d'œil à son processus créatif. Aux cimaises, les toiles retranscrivent de multiples ambiances et autant d'invitations à faire le tour du monde. Rien de plus normal pour cet aventurier, qui Niçois d'origine et désormais Agenais d'adoption a une soif inextinguible de découverte de nouveaux horizons qui l'ont conduit à séjourner tour à tour aux Antilles, aux États-Unis, en Amérique du Sud, au Maroc et bien sûr en France. Les peintures font ainsi voyager le visiteur dans la lumière méditerranéenne avec un arrêt à Marrakech ou à Barcelone et son fameux tramway. Mais cette exposition sur ces drôles d'idées est également une immersion sur le thème de la guerre à l'image de «Blindage» ou encore «Ubot». Peignant sur tous supports, aussi bien sur toile que sur bois, Jean-Guy Sistach confie puiser son inspiration au réveil «Mes tableaux surviennent le matin de très bonne heure, entre chien et loup, quand mon esprit vagabonde entre réel et irréel» faisant référence à un peintre qui l'a fortement inspiré, Salvador Dali

À noter qu'il prendra prochainement part avec ses statues grecques au salon d'automne organisé par le centre culturel.